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La nymphe au fil

Aaaaaah, la pêche en nymphe au fil ! C'est..., hummm..., comment dire..., comment expliquer..., il s'agit de..., et bin je sais pas trop en fait ! C'est étrange à quel point  une technique de pêche peut englober autant de variantes, de subtilités, de principes différents, pour servir au final le même objectif : prendre avec une nymphe des poissons que l'on ne voit pas !!!

Et bien je peux dire tout de suite qu'il m'en aura fallu du temps pour y arriver à prendre un poisson avec cette foutue technique de la nymphe au fil. Pas mal de temps même avant d'y comprendre quelque chose, de savoir ce que je faisais et pourquoi je le faisais.

Fatigué de pêcher l'eau (en sèche) des journées entières sans faire monter un poisson, de guetter de trop rares éclosions, et d'entrevoir des gobages seulement un quart d'heure avant qu'il fasse complètement nuit, j'étais pas loin de mettre définitivement le fouet au placard. La rencontre avec un autre pêcheur, à l'occasion de ce qui aurait pu être ma dernière sortie de pêche à la mouche, m'a fait voir les choses un peu différemment et sans conteste relancé ma motivation. Ce gars là m'a dit : "Il faut pêcher sous l'eau, en nymphe ! Autrement c'est difficile de faire un poisson...". Certes, je connaissais la technique de la nymphe à vue, mais là encore cela nécessite des conditions particulières (adéquation entre clarté de l'eau, couleur du fond, luminosité...) qui n'étaient pas forcément monnaie courante dans les rivières que j'avais la possibilité de pêcher !!! Et m..... !!! Je me suis tout de même documenté sur les différentes techniques de pêche en nymphe et c'est là que les embrouilles ont commencé : Grosse mouche  sèche sur le bas de ligne à laquelle est raccordée un brin de nylon d'environ 12° au bout duquel on fixe une nymphe; Brin de laine (ou de yarn, ça fait moderne et sophistiqué...) bien graissé et noué sur le bas de ligne faisant office d'indicateur de touche; Rigoletto (si si, carrément...) enfilé sur le nylon un peu comme un bouchon; brin de nylon fluo bien  graissé et raccordé avant la pointe du bas de ligne... Que faire ??? Tout essayer ! C'est ce que j'ai fait, avec plus ou moins de bonheur... Plutôt moins que plus d'ailleurs, mais bon.

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Je commençais à prendre des truites régulièrement et mon moral ne s'en portait pas plus mal.

Néanmoins, Je dois dire que je rencontrais encore quelques difficultés, particulièrement pour pêcher efficacement dès que la profondeur dépassait le mètre cinquante, toutes les combines passées en revue (sèche en indicateur, brin de laine, nylon fluo,...) trouvant là leurs limites. Je rêvais d'une technique passe partout...

C'est au travers de mes errances sur le net que je tombais, sans le savoir, sur le saint graal : La pêche en nymphe au fil selon Marcel Roncari !!! J'ai lu, relu, et re-relu le déscriptif de cette technique, cherché des compléments d'informations partout, visionné 1289654 fois les vidéos d'Hervé Aujon (grand spécialiste de cette technique ayant fait école auprès du maître) en tournant l'écran de mon ordinateur dans tous les sens afin de dénicher la moindre subtilité...

Avec tout ça, et après de longues journées de mise en pratique au bord de l'eau, et bien...(roulement de tambour, suspens insoutenable...) je galérais grave !!! J'ai pris je me souviens au début,  un chevesne sans m'en rendre compte, en récupérant ma soie pour relancer...le malheureux qui ne devait pas dépasser les 10cm avait subi le ferrage le plus magistral  et le moins intentionnel de l'histoire de la pêche à la mouche !!

Comment bien poser la nymphe, de manière ni trop tendue ni trop molle ? Comment bien repositionner la soie au cours de la dérive ? Comment faire en sorte que la nymphe évolue le plus naturellement possible ? Comment détecter les touches ? J'ai été complètement obsédé par toutes ces questions !

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Persévérance, abnégation, encore et toujours... voilà comment j'ai procédé. Et surtout, même si j'ai gardé en tête tout ce que j'avais pu lire ou voir, j'ai peu à peu agi au feeling, cherchant à sentir les choses par moi-même, affinant sans cesse le moindre geste, cherchant à comprendre ce qui se passait sous l'eau et  apprenant à mieux lire la rivière et les courants.

Ainsi, je ne prodiguerais ici aucun conseil d'expert et ne délivrerais aucune grande théorie sur la technique de la nymphe au fil, ce serait prétentieux et sans intérêt. Il me semble que seule la base est importante à connaître :

Un matériel passe partout (canne 9 pieds soie 4 ou 5).

Un raccord chaussette bien graissé au bout de la soie sur lequel on fixe environ 4m50 (longueur adaptable selon les rivières pêchées) de monofilament en 12° ou 10°.

Une nymphe (évidemment !!) nouée au bout du bas de ligne dont le lestage devra être adapté à la profondeur et au courant du secteur pêché (ceci me semble prépondérant dans cette technique).

En action de pêche, poser 3/4 amont, "en cloche" (le poser pourra être plus ou moins tendu  toujours selon la hauteur d'eau prospectée et le courant)de manière à ce que la nymphe puisse bien couler malgré la traction de la soie emportée par le courant. Pendant la dérive, la pointe de la soie doit impérativement restée dirigée vers l'amont de sorte que la nymphe évolue naturellement dans le sens du courant. Selon les secteurs et les différentes veines d'eau rencontrées, il est nécessaires de repositionner la soie (mending) afin d'éviter tout dragage intempestif. La dérive pourra alors se faire de manière inerte ou avec une légère animation (légère tirée sur la soie ou "appel" lorsque l'on estime que la nymphe est arrivée au fond) dans le but de faire décoler la nymphe et d'imiter ainsi la trajectoire naturelle d'un insecte  émergeant vers la surface. Il faut alors toujours fixer la pointe de la soie et au moindre mouvement insolite ou ralentissement de la dérive : ferrer !!

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Voilà ! Tout ça a déjà été dit ailleurs et par d'autres, et même mieux expliqué ! Quoiqu'il en soit, je suis devenu complètement accroc à cette technique (qui soit dit en passant, permet de pêcher par un éventail très large de conditions, de débit des rivières, de clarté des eaux, de profondeur des secteurs...) au point même de ne pas passer en sèche lorsqu'il ya des gobages ! Il me semble que le fait de se rendre au bord de l'eau représente le meilleur apprentissage, même avec les plus précises des explications glanées ça et là. Malgré tout, une fois les bases acquises, comme pour toute autre chose, la technique reste à jamais perfectible et bien malheureux celui qui pense tout savoir ou définitivement tout maîtriser. Eternel recommencement donc, apprendre et s'améliorer encore et toujours.

Je souhaite à tout le monde de prendre autant de plaisir que moi au bord de l'eau, quelle que soit la technique employée...

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 Et enfin si vous pouvez.... Relachez-les !!!

nafario.